Un peu de ceci, un peu de cela...
Où il est question d'intelligence artificielle, de livres, de films et un peu plus...
Bonjour à vous, j’espère que vous avez passé un été aussi supportable que possible.
Je ne sais pas pour vous, mais j’ai grandi dans un monde où l’été était ma période préférée de l’année, mais maintenant, j’accueille sa fin les bras ouverts et avec un grand soulagement.
Aujourd’hui, je veux vous parler de choses diverses et variées sans trop de liens les unes avec les autres. Si vous suivez déjà ma newsletter anglophone, certains morceaux sont les mêmes, d’autres non. C’est mon dilemne permanent que ce soit ici ou ailleurs. Si je traduis tout dans les deux langues, j’ai l’impression de tout faire en double (parce que c’est le cas) et donc de faire moitié moins de choses que je ne le pourrai et souhaiterais. Mais si j’écris du contenu différent dans les deux langues, j’ai toujours l’impression d’exclure la moitié de mon lectorat.
Donc pour l’instant, je fais un peu de l’un et un peu de l’autre, sans que ça me satisfasse vraiment. À quand les traducteurs automatiques parfaits ? J’ai l’impression que l’on s’en approche de plus en plus. D’un côté, ça me terrifie. Peut-être parce que j’ai un peu été traducteur dans une autre vie, et c’est assez flippant que de penser qu’une machine puisse bientôt faire un travail intellectuel d’une telle difficulté aussi bien qu’un humain. De l’autre, ça me faciliterait beaucoup la vie.
Que l’on soit pour ou contre, de toutes façons, on y échappera pas, donc autant essayer de maîtriser l’outil. De nos jours, quand je traduis mes propres textes dans une langue ou une autre, j’utilise deepl et les résultats sont souvent très impressionnants. Certes, il faut un travail de relecture ensuite, surtout pour des questions de style - ma “voix” s’en retrouve parfois changée - mais le travail et le temps de traduction est considérablement réduit.
Et une chose intéressante est qu’il me propose parfois des tournures auxquelles je n’avais pas pensé, qui me plaisent et que j’intégre donc dans mon écriture.
Puisqu’on parle d’écriture, il y a peu, je vous présentais MetaStructure, je créais même une section sur cette newsletter, mais pour l’instant, j’ai dû me décider à l’écrire en anglais uniquement. Je vous expliquerai les détails plus tard si ça vous intéresse (je n’exclus pas de le traduire en français tôt ou tard, bien évidemment…) Et de toutes façons, les deux premiers chapitres (et un peu plus) en français sont déjà sur le site, je peux toujours essayer de vous les présenter et les commenter (même s’ils vont peut-être subir des changements une fois l’histoire terminée - publier au fur et à mesure de l’écriture était un challenge rigolo, mais un peu trop casse-gueule en fait).
Puisqu’on parle de sections dans la newsletter, je vais en créer un peu plus. Ça m’évitera d’avoir à créer plusieurs newsletters et de tomber dans les problèmes avec lesquels je suis tombé avec mes blogs, et ensuite c’est vous qui voyez à quelles sections vous voulez être abonnés ou pas. C’est un des avantages que j’aime beaucoup sur Substack. Comment certaines personnes arrivent à ne parler que d’un seul sujet sur internet ? Je ne comprends pas.
Tiens d’ailleurs, si vous êtes arrivé/e ici depuis un lien sur Facebook, Twitter ou autre et que vous n’êtes pas encore abonné/e, le moment parfait pour le faire est là, tout de suite, en cliquant sur le bouton ci-dessous. :-)
Un peu plus haut, je vous parlais d’intelligence artificielle et il m’est arrivé une anecdote assez intéressante.
Suis-je humain?
J'essayais de me connecter à un site. Je pense que c'était Discord (que je n’utilise que très épisodiquement). À un moment, je suis arrivé à l'habituel contrôle de sécurité me demandant si j’étais humain et pas un robot par hasard, parce que de nos jours on ne sait plus à qui se fier ma bonne dame. J'ai coché le bouton certifiant que oui, je le jure, je suis humain. Mais apparemment, l'application avait encore un doute, car elle a ensuite affiché l’habituelle série de photos où il faut cocher les bonnes images. Sauf que c’était ça :
“Un lion aux yeux ouverts”
Oui, vous avez bien vu. Il ne m’a pas demandé de reconnaître des avions au milieu de voitures ou des vélos au milieu de panneaux de signalisation. Non, il m’a fallu lui indiquer des lions aux yeux ouverts au milieu de lions aux yeux fermés !
Donc, on en est là avec l’intelligence artificielle. Les vélos et les avions en sont plus un challenge pour elle. Les yeux ouverts et les yeux fermés encore un petit peu. Pour combien de temps encore ?
Haussement d’épaules
Sinon, il y a quelques jours, il s’est passé ça chez moi (cliquez sur l’image si vous voulez un peu de contexte).
🤷♂️
Bruit de Fond
C’est le titre français de White Noise, un roman de Don De Lillo que vous connaissez peut-être ou peut-être pas. Si vous ne l’avez pas lu, puis-je vous conseiller d’en faire votre prochaine lecture ?
Pourquoi est-ce que je vous en parle aujourd’hui ? Parce qu’il a été adapté en film et j’ai encore du mal à y croire (il vient de faire l’ouverture du Festival de Venise et il sera sur Netflix fin décembre).
Je ne dirais pas que c'est mon roman préféré. Il ne l’est pas. Toutefois, il est dans mon top 10.
Par contre, c'est probablement le roman qui a eu le plus d'influence sur ma vie, à bien des égards. Sans lui, celle-ci serait tout simplement complètement différente.
Je l'ai lu pour la première fois à l'université, lorsque j'étais étudiant en licence d'anglais à Toulouse. C’est le roman qui m’a fait découvrir le postmodernisme et tout ce que cela implique. C’est aussi le roman qui m’a fait comprendre qu’étudier la littérature pouvait être passionnant (chose dont je n’étais pas convaincu avant).
Je l'ai lu une troisième fois quelques années plus tard, pendant mon premier semestre de Master’s aux États-Unis. Il fut le sujet de mon tout premier article de recherche. Je serais curieux de le relire un jour, mais j'ai aussi un peu peur de le faire. Je ne sais pas aujourd’hui, mais à l'époque (il y a plus de 25 ans) nous n'écrivions pas vraiment d'articles de recherche en licence en France. Je n'avais donc aucune idée de ce que je faisais. Même si je suis sûr que les idées contenues dans mon texte valaient le "A" que j'ai obtenu. Je suis tout aussi sûr que le prof a été sympa avec moi, parce que la partie “recherche” de la chose devait très certainement laisser à désirer (ce fut un problème récurrent de mes études supérieures et une des raisons pour lesquelles je n’ai jamais terminé mon doctorat). Il doit être sur un disque dur quelque part. Je devrais le chercher.
Quoi qu'il en soit, White Noise m'a fait découvrir le postmodernisme, et il a fondamentalement changé ma façon de percevoir à peu près tout, mais surtout la société. Un tout petit exemple. Dans le roman, à un moment, les personnages vont voir "la grange la plus photographiée des États Unis." Cet épisode a totalement changé ma façon de percevoir le tourisme et explique pourquoi aujourd’hui j’ai du mal avec le tourisme “traditionnel.” Cet épisode préfigurait aussi Instagram. C’est juste un exemple parmi des dizaines dans le livre.
Comme presque tous les gens qui ne sont pas restés au même endroit toute leur vie, ma vie est pleine de virages à gauche alors que j'aurais pu tourner à droite et vice versa. Et tous ces virages ont eu des ramifications qui ont fini par me mener dans des directions totalement inattendues. En fait, ma vie est l’incarnation parfaite de la théorie de l’effet papillon. Pas seulement la mienne, loin de là.
Le fait que j’ai lu et étudié White Noise est l'un des virages principaux (ou battement d’aile de papillon, selon la métaphore de votre choix). Comme mentionné un peu plus haut, c’est grâce à ce livre que je me suis intéressé à la littérature contemporaine et que j'ai découvert le postmodernisme. Cela a non seulement changé ma façon de voir le monde, mais par la suite, je me suis concentré sur la littérature (plutôt que sur la linguistique) pour mes études supérieures. Cela m'a donc conduit à entamer un doctorat en littérature contemporaine. Et je suis donc allé à Paris après mon retour des États-Unis pour y terminer ce doctorat. Cela ne s’est pas fait, mais c’est à Paris que j'ai rencontré ma femme. Ce qui à terme m'a conduit à déménager au Japon et à avoir la vie que je mène aujourd’hui. Et vous à probablement me connaître, car une bonne partie des gens lisant ces lignes sont à l’origine des lecteurs de mon blog “Ogijima”.
Donc, oui, White Noise est une sacré pierre angulaire de ma vie. Sans ma rencontre avec ce livre, j'aurais une vie totalement différente (meilleure ou pire, nous ne le saurons jamais), et je ne serai peut-être pas en train d’écrire cette newsletter, là tout de suite.
Et donc, c’est désormais aussi un film.
Donc avant d’aller plus loin, pourquoi ne pas regarder la bande-annonce ?
Bon, elle ne montre pas grand chose, mais personnellement, c’est le genre de bandes annonces que je préfère.
Vais-je le regarder dès que possible ?
Bien sûr.
Toutefois, mon sentiment à propos du film est surtout un sentiment de circonspection. Malgré de chouettes noms associés au projet, je ne suis pas totalement sûr que ce livre puisse être transformé en film - ou du moins en un bon film.
Le fait est qu'à l'exception de la partie centrale du livre (moment auquel la bande-annonce fait allusion plusieurs fois), la majorité du roman est essentiellement constituée de personnages discutant entre eux et se posant des questions sur la vie et la mort. Littéralement. L’obsession de la mort qu’éprouve le personnage principal est le moteur narratif du roman. Le livre est majoritairement constitué de dialogues. Il ne se passe finalement pas grand-chose.
C’est pour cela que même s’il est possible de faire un bon film avec un tel matériau de base, il est tout aussi possible, voire plus probable de faire un film très ennuyeux.
Nous verrons bien. Bien entendu, j’espère qu’il sera bon et qu'il fera découvrir à beaucoup de gens ce roman qui a changé des vies. :-)
Et le reste?
Et alors ? Et mes liens vers mes blogs et vidéos ?
Et mes nouvelles du Japon ?
Eh bien, ce sera pour très bientôt. Vous vous rappelez des sections auxquelles je faisais allusion un peu plus tôt ? L’une sera consacrée aux liens et seulement aux liens. L’autre se focalisera sur mon coin de Japon.
Ce sera pour dans quelques jours. Je ne veux pas vous bombarder d’e-mails, les uns après les autres - et là, tout de suite, mes enfants m’attendent pour jouer à Switch. :-)
Voila, c’est tout pour aujourd’hui.
Comme à chaque fois les boutons qui vont bien.
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À très bientôt et merci de m’avoir lu jusqu’ici. 😊