Le Marchand de Sable
Ça fait un petit moment que je ne vous ai pas donné de nouvelles par ici. Pas vraiment de la procrastination. Pas l'habituel "j'étais occupé" (quoique j'étais occupé fin juillet et début août). Il s'agit plutôt du fait que si je veux partager mes réflexions sur le monde actuel, les deux sujets qui me viennent constamment à l'esprit sont la crise climatique et la pandémie de Covid.
Et je ne suis pas sûr que vous ayez envie d'en entendre parler encore et encore et encore.
Alors oui, l'urgence climatique est plus que jamais d'actualité. Les gens vont-ils enfin se rendre compte que c'est grave, que l’effondrement de la société a probablement bel et bien débuté ? Je ne place pas trop d’espoirs dessus.
Donc oui, le virus est hors de contrôle et continuera à l'être jusqu'à ce que les gens commencent à le prendre au sérieux. Sauf que les gens semblent le prendre de moins en moins au sérieux.
Des civilisations ont disparu pour moins que ça.
Mais bon, essayons de parler de quelque chose de positif aujourd’hui - et de manière générale, réfléchissons à la ligne “éditoriale” que pourrait prendre cette newsletter. Contrairement aux blogs, j’aime bien venir ici pour y écrire ce qui me passe par la tête sans trop préparer à l’avance, mais je ne suis pas totalement sûr que cela vous intéresse.
J’en étais où ? Ah oui, la essayons de ne pas sombrer dans le désespoir malgré l’approche de la fin du monde.
J’ai différentes “méthodes” pour essayer de préserver ma santé mentale. L'une d'elles consiste tout bêtement à regarder plus de séries et de films qu’avant.
Si vous vous demandez pourquoi mes blogs et sites tournent un peu au ralenti, c’est l’une des causes.
Parmi les séries télévisées que j'ai récemment regardées, j'ai vraiment envie de vous parler de The Sandman.
Si vous la connaissez déjà, l'avez regardée et l'aimez de tout votre cœur, vous pouvez sauter ce qui suit et vous rendre directement à la section des liens ci-dessous.
Sinon...
The Sandman
Tout d'abord, sachez qu’en matière de séries télé, je ne suis pas un adepte du “binge watching”. Au contraire, bien au contraire. J'aime bien prendre mon temps pour regarder une série. Et pourtant, j'ai regardé les 10 épisodes de cette première saison en 9 jours!
La série est sur Netflix et... vous devriez vraiment la regarder.
Je ne reviens toujours pas de sa qualité. Surtout que Sandman a été considéré comme impossible à filmer depuis aussi longtemps qu’il existe.
Oui, vous savez peut-être ou peut-être pas qu'il s'agit de l'adaptation d'un roman graphique vieux de 30 ans environ. C’est cette oeuvre qui a plus ou moins lancé la carrière de Neil Gaiman. Et ce roman graphique est facilement dans le top cinq des meilleures choses que j'ai lues. Pas des meilleures bandes dessinées. Des meilleures choses !
Et si vous ne connaissez pas vraiment mon parcours littéraire, sachez qu’il fut un temps où j'étais doctorant en lettres modernes. Certes, je ne suis jamais devenu docteur en lettres modernes, mais sans vouloir me vanter, je connais quand même une chose ou deux sur le sujet.
Alors oui, Sandman est l'une des meilleures choses que j'ai lues dans ma vie, mais cela ne voulait pas dire qu'une adaptation télévisée serait forcément de bonne qualité. Lorsque j'ai appris que Neil Gaiman était impliqué, j'ai commencé à avoir un peu confiance. Les premiers teasers m'ont aussi donné espoir. Puis j'ai vu la bande-annonce et elle m'a un peu inquiété.
Rappelez-vous, ne vous fiez jamais aux bandes-annonces, dans un sens ou dans l'autre.
Cette série est incroyable. Une très très bonne adaptation. Probablement la meilleure série de l'année. Je ne vais pas vous en dire beaucoup, regardez-la.
Si vous n’êtes pas du genre à vous lancer dans une nouvelle série sans rien en connaître, sachez qu’il s’agit de l'histoire du Sandman (le “marchand de sable”), alias Dream (Rêve), alias Morpheus (Morphée ? Je me demande comment ses multiples noms sont traduits en VF… Quoique, soyons sérieux deux minutes, arrêtez de regarder des choses doublées, c’est gâcher). Il n’est pas un dieu, il est plus qu'un dieu. Il est l'incarnation du concept même de "rêve". Au début de la série, il se retrouve dans un étrange pétrin mais je ne vous en dirai pas plus. Ce serait spoiler.
Sachez que le premier épisode est probablement le plus faible de la série. Il y a un peu trop d’exposition à mon goût. Mais je comprends ce choix, entrer dans ce monde est déroutant sans au moins un peu d’explications préléminaires. Si dans le comic il faut un certain nombre d’épisodes pour commencer à comprendre qui est cet étrange personnage, Netflix ne pouvait se permettre de prendre ce risque, donc la couleur est annoncée dès les premières secondes avant d’entrer dans le vif du sujet.
Mais donc, même si vous n'êtes pas trop fan de cet épisode, continuez à regarder, la série va en s’améliorant. Et quand je dis que c'est l'épisode le plus faible de la série, il reste bon et bien meilleur que la majorité des autres séries télévisées. C'est juste que les neuf autres épisodes sont quelque part entre géniaux et époustouflants.
Une chose que j'ai vraiment aimée dans les bandes dessinées et qui était difficile à transposer en série TV, c'est que, bien que Morpheus soit le personnage principal, l'histoire ne tourne pas toujours autour de lui (même s'il n'est jamais très loin). L'histoire va et vient entre lui et d'autres personnages, certains récurrents, d'autres que nous ne verrons qu’une fois ou deux.
Dans la bande dessinée, Neil Gaiman parvient à donner de l’épaisseur même à ces personnages de passage, à les rendre fondamentalement humain (même si “humain” n’est peut-être pas le terme approprié pour la plupart d’entre eux). Il fait en sorte que vous vous souciez d'eux, que vous ayez des sentiments pour eux (toutes sortes de sentiments, positifs et/ou négatifs), même si vous ne voyez ces personnages que pendant quelques pages. C’est le génie de Gaiman.
Et la série y parvient aussi ! Chaque personnage, dont certains ne sont présents que dans quelques scènes, est digne d'intérêt. Ils sont parfois plus attachants que les personnages principaux de certaines autres séries. Les créateurs de la série ont réussi ce tour de force. Ceci bien entendu grâce à l'écriture et au jeu d’acteurs qui sont incroyables (une fois de plus regardez en VO, les doublages détruisent les jeux d’acteurs, c’est la raison pour laquelle les cinéphiles les détestent, ce n’est pas du snobisme).
Bon, si je ne vous ai pas rendu au moins un peu curieux de la chose, je ne pense pas qu’un peu plus de blabla de ma part y parviendra.
Allez donc regarder, vous me remercierez plus tard.
Personnellement, je n'ai pas lu les bandes dessinées depuis plus de dix ans, donc je pense savoir ce que je vais lire ensuite (j'ai demandé à ma merveilleuse maman de m'envoyer mes exemplaires depuis la France vers Japon, et la première moitié est arrivée la semaine dernière, merci maman).
Je viens de finir mon tout premier Agatha Christie (je vous en parlerai si vous voulez), donc je sais ce que je vais lire ensuite.
Liens
Je n’ai pas écrit grand chose en français depuis la dernière fois.
Japon : La session d’été de la Triennale de Setouchi 2022 a débuté, mais entre la chaleur et le Covid, je ne sors pas trop. Je vous raconte quand même un peu une chouette journée passée avec Oscar Oiwa pour lui donner un coup de main pour sa nouvelle oeuvre.
J’ai un peu plus de contenu en anglais que je traduirai plus tard ou pas…
J’ai aussi rajouté quelques vidéos sur ma chaîne Youtube.Le reste : C’est le calme plat sur mes deux autres blogs (et sur MetaStructure aussi). Il y a un poil plus de contenu en anglais sur Liminal Web et Swamp Media si ça vous intéresse… C’est un peu les vacances pour moi aussi, hein… :-)
Mais ne vous désespérez pas de cette absence de contenu en français, c’est aussi pour cela que j’ai créé cette newsletter. Pour vous raconter des choses même quand j’ai pas l’opportunité d’écrire mes blogs. :-)
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